1. Présentez-vous
Je suis SANOU Astrid Fabiola Chanda, burkinabé et étudiante en 4e année de pharmacie à l’université Ouaga I et l’une des promotrices de Miss Nappy Burkina.
2. Qu’entendez-vous par « Héroïne »
Pour moi une héroïne c’est une qui donne de l’espoir, une qui sert d’exemple, de modèle également et qui par ses actes contribue à améliorer la vie des autres. Surtout donner de l’espoir servir d’exemple de par son parcours à toutes ces filles et aider le plus de personnes possibles.
3. Parlez-nous de vos projets, vos réalisations et les difficultés que vous rencontrez
J’ai tellement de projets et peu de temps pour les réaliser mais j’espère qu’un jour je les accomplirai tous. Je suis l’une des promotrices du concours Miss Nappy Burkina qui cette année sera à sa 4e édition, également j’essaie de lancer ma ligne de vêtements (essentiellement les combinaisons et les pantalons) si Dieu le permet je ferai un lancement officiel avant la fin de l’année. Aussi j’ai pour projet d’ouvrir une entreprise de lavage qui se déplace. Je rencontre beaucoup de difficultés mais comme le dit l’adage plus c’est dur plus c’est bon. Mes principales difficultés sont surtout liées à mon choix de formation : la pharmacie me prend énormément de temps avec les cours, les stages et les révisions. C’est vraiment difficile de concilier études et entrepreneuriat. De plus, le manque de moyens me ralentit un peu parce que souvent on a des projets mais pas de soutien financier donc difficile de commencer. Mais la rage et la détermination que j’ai en moi sont plus fort que tout et peu importe quand, tôt ou tard je suis convaincue que je réaliserai mes rêves. Pour moi la vie rime avec patience… Donner du temps au temps.
4. Dites-nous en plus sur Miss Nappy
Pour Miss Nappy c’était surtout notre jeune âge. Miss Nappy est une idée qu’on a muri en Juin 2016 juste après le baccalauréat. On avait suivi des formations sur le leadership féminin, également depuis un bout de temps je ne défrisais plus mes cheveux parce qu’ils se cassaient. On s’est dit pourquoi ne pas en faire un concours pour magnifier cette beauté noire, c’était vraiment une façon de rendre hommage à toutes nos mères aux cheveux crépus, peaux noires et qui en sont fières, se sentent belles et s’aiment telles qu’elles. Nous voulions également encourager la jeunesse à retrouver ses racines en restant naturel. De plus nous savons tous les conséquences que les défrisants et les produits de dépigmentation ont sur notre santé, ces conséquences sont énormes. Ainsi Miss Nappy c’est à la fois une question de culture, d’identité mais surtout de bien-être.
On a essayé de parler du concours à nos amis, mais les gens sont incroyables. Qu’est-ce qu’on n’a pas entendu ? « Oh Astrid, tu as encore frappé tu rêves trop etc.. » et sans mentir ça nous a découragé mais on en parlait toujours. Entre temps, on faisait des entretiens pour être hôtesses, puisque après le bac on chômait avant le début des cours. C’était une façon d’apprendre et de nous faire de l’argent, on a rencontré une personne ressource à qui on a parlé brièvement du concours miss Nappy et il nous a encouragé, il nous a assuré que c’était une bonne initiative et qu’il allait nous aider. Il nous a donc demandé d’écrire un projet et c’est ce qu’on a fait avec l’aide d’AIESEC Burkina.
Ce n’était pas simple on a rencontré tellement d’embûches, le manque de relations avec les personnes bien placées, les fausses promesses de certaines personnes… mais il y a eu aussi des gens qui nous ont soutenu qui ont cru en nous. Et on a tenu tête parce qu’on voulait prouver qu’on était capable. Au fond on avait peur, on n’avait pas confiance en nous, on avait zéro expérience dans le domaine mais on a organisé Miss Nappy a trois. Il y a eu des pleurs des disputes mais on y est arrivé. On remercie encore toutes les personnes qui nous ont soutenu et encouragé. On rencontre toujours des difficultés… Mais l’expérience, la détermination nous maintient toujours et on essaie chaque année de nous améliorer avec l’aide de tous nos partenaires et toutes ses personnes qui nous soutiennent.
5. Selon vous, quelle est la place de la femme dans notre société ?
La femme a toute sa place dans la société. Elle est le socle même de la famille. Mais ce n’est pas aux hommes de se battre pour donner la place aux femmes mais aux femmes de se battre pour mériter leur place. Elles ont fait leurs preuves, d’ailleurs j’ose espérer que bientôt on ne parlera plus de leadership féminin mais de leadership tout court. Il y a tellement d’exemples de femmes fortes, de femmes inspirantes, de femmes au parcours incroyable qui chaque jour contribuent à changer le monde. A chacune de trouver sa voie de prendre son courage à deux mains et de se lancer. Oui toujours se battre, il y aura des obstacles c’est normal et c’est très bien. Tomber pour mieux se relever.
6. Votre dernier mot
Merci à la plateforme web Les héroïnes du Faso de m’avoir accordé cette interview et permis de m’exprimer sur mon parcours et sur mes projets. Comme j’aime le dire Rendez-vous au sommet
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