La journée internationale des personnes handicapées à été célébrée le mardi 3 décembre 2019. A cette ocasion nous sommes allées à la découverte de Rasmata KONFE, une jeune femme déterminée, courageuse qui malgré son handicap se bat pour redonner le sourire, l’espoir aux personnes vulnérables.
- Présentez vous et parlez nous de votre parcours
Je suis Rasmata KONFE, je suis née le 14/11/1978. Je suis la présidente de l’Association Wend Panga pour le développement. Je suis allée à l’école en 1985. De 1985 à 1992 j’ai eu mon CEP. J’ai le niveau troisième, je n’ai pas mon BEPC parce que les conditions n’étaient pas réunies pour que je puisse continuer mes études. - En quoi consiste votre métier ?
Je n’ai pas de métier. Je me suis portée volontaire dans l’humanisme pour aider et guider mes semblables, mes frères et sœurs et les enfants vivants avec le handicap, parcourir le monde entier, échangé, apporté du soutien aux personnes qui en ont besoin. Certes je n’ai pas les moyens nécessaires pour venir en aide à toutes ces personnes dans le besoin, mais lorsque je rencontre une personne vulnérable qui a besoin d’assistance je lance une alerte en espérant mobiliser les fonds nécessaires pour venir en aide à cette dernière. C’est ça mon métier. - Quel est votre handicap ?
Je suis une personne handicapée motrice. C’est un de mes membres qui me fatigue. C’est du à la poliomyélite. - Quel est votre ressenti en tant que femme vivant avec un handicap ?
Il m’arrive souvent de me poser la question de savoir « Pourquoi Dieu m’a fait handicapée ? » Le handicap a une barrière : le mariage. C’est difficile de trouver un mari en étant handicapée. Même quand tu es mariée c’est difficile de rester longtemps dans le foyer. Se sentir femme handicapée ce n’est pas du tout facile, il faut avoir un courage d’acier, faut être solide dans la tête, solide dans tout ce que tu fais, car la femme handicapée est marginalisée. - Qu’est-ce qui vous motive au quotidien ?
C’est le fait de savoir que par mes actions, mon combat, d’autres ont le sourire et ne se sentent pas dévalorisés, marginalisés. A travers mes initiatives, plusieurs enfants handicapés ont retrouvé la joie car ils ont eu droit à un arbre de noël. Je suis contente de savoir que mes actions contribuent à redonner le sourire à des personnes qui en ont besoin. - Parlez-nous davantage de cette association dont vous êtes la présidente L’association Wend Panga pour le développement est une association à but non lucratif. Nous travaillons pour l’amélioration des conditions de vie des personnes handicapées, l’autonomisation de la femme handicapée, l’éducation inclusive des enfants vivant avec un handicap et des enfants des parents vivant avec un handicap. Notre rôle est de pouvoir aider, en sensibilisant dans les maternités, les dispensaires pour qu’ils prennent en compte les personnes handicapées, surtout qu’il y’ait le rampe, des fauteuils roulants devant les maternités et les dispensaires pour permettre aux personnes handicapées d’accéder rapidement et facilement aux soins. D’ailleurs, je suis l’initiatrice de la table d’accouchement adapté pour les femmes handicapées.
- Que pensez-vous de la journée internationale des personnes handicapées ?
Ce n’est pas une journée pour nous. Elle n’est pas célébrée comme il se doit. Il n’y a rien de concret, que des réunions à longueur de journées. C’est bien mais ce n’est pas arrivé, faut que le gouvernement fasse davantage d’efforts pour l’organisation de cette activité. La journée perd ses valeurs, on a l’impression que notre journée passe inaperçue. - Pensez-vous subir de la discrimination à l’emploi ?
Parlant d’emploi, bien sûr que nous subissons de la discrimination en ce sens que dans certains services il n’y a pas de dispositifs adaptés aux personnes handicapées. C’est écœurant quand tu penses à tes parents qui se sont battus pour ta scolarisation et une fois les diplômes en poche, tu peines à trouver un emploi parce que tu as un handicap. C’est vraiment dommage et c’est ce qui pousse certains handicapés à s’adonner à la mendicité et la délinquance . - Quels sont les projets et objectifs de votre association pour les années à venir ?
Déjà pour l’année prochaine, nous envisageons faire un camp vacance pour les enfants handicapés, la sensibilisation pour les rampes d’accès, les fauteuils roulants et les tables d’accouchement pour les femmes handicapées, des reboisements, un arbre de noël, le festival annuel pour les personnes handicapées. Aussi on a décidé de se pencher vers des stratégies et initiatives qui nous permettrons de combattre le VIH/SIDA qui est fréquent dans le milieu des personnes handicapée - Votre mot de fin
Merci aux héroïnes du Faso pour le cadre d’expression. J’espère que mon interview touchera plus d’une personne et permettra aux uns et aux autres de nous soutenir dans notre combat pour une application effective de la loi 012-2010/AN portant protection et promotion des personnes handicapées.
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